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Une vie pas si banale!
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9 mai 2007

Anecdote professionnelle (1)

An1Dans tous les services de soins, si vous questionnez les soignants, vous entendrez dire que les anecdotes sont si nombreuses et cocasses qu’il y aurait de quoi écrire un livre. Et, généralement, la phrase qui suit est : « mais personne ne nous croirait ! ».

Je n’ai pas la prétention d’écrire un livre mais je vais partager avec vous quelques unes de ces situations.

Celle que je vais vous raconter aujourd’hui remonte à une quinzaine d’années. Je travaillais en réanimation et avais une jeune collègue, appelons-la Isabelle, qui avait 24 ans, était blonde, “plantureuse” et légèrement “tête en l’air”.

A cette époque, lorsque nous recevions les patients en post-greffe immédiat, nous revêtions par dessus notre tenue habituelle, à chaque entrée dans la chambre, un long et lourd sarrau vert en coton épais.

Le service n’était pas climatisé et, l’été, les chambres donnaient plein sud… Le côté des chambres donnant sur le couloir était entièrement vitré, afin de pouvoir surveiller les patients même quand nous n’étions pas dans la chambre. Dans chaque chambre, sur le mur en face du lit du patient, se trouvait un renfoncement avec lavabo et poubelle.

Un jour d’été, lors d’une pause, je discute avec Isabelle :

Isabelle : -Tu t’es déjà occupé de Mr X ?

Moi : - Oui.

- Il faisait des épisodes de tachycardie (augmentation du rythme cardiaque) et des montées de tension ?

- Non, je n’ai jamais rien remarqué de tel. Pourquoi ?

- C’est curieux. Ce n’est pas la première fois que je m’occupe de ce patient. A chaque fois j’ai constaté des épisodes de tachycardie et d’hypertension mais, quand je pose la question, aucune autre collègue ne semble l’avoir constaté… J’en ai parlé aux médecins : eux non plus ne comprennent pas.

Nous regagnons le service et commençons nos soins. Isabelle, enfermée dans la chambre de Mr X, me fait signe. Je m’approche et constate, comme elle me l’avait dit, que le patient à un pouls et une tension élevés. Les 2 se rétablissent à la normal en quelques minutes. Je questionne Mr X, qui me dit que tout va bien.

Je retourne à mes soins et ne pense plus à cet incident de toute la journée.

Vers 20 heures, Isabelle et moi préparons nos derniers soins avant de passer le relais à nos collègues de nuit. Je lui fais part de mon épuisement. Épuisement plus lié à la chaleur étouffante qui règne dans le service, qu’au travail en lui même. Elle me répond : “Moi, ça va. J’ai un peu chaud mais ça va. Mais  je ne pourrais pas faire comme toi et supporter un sarrau en plus de ma tenue !”. Et elle quitte la salle de soins.

Tout ce bouscule dans ma tête : « pas de sarrau » ?!?! … mais je l’ai bien vu cet après-midi avec un sarrau !

Comme Géo Trouvetout, une petite ampoule s’allume au-dessus de ma tête.

Je cours derrière ma collègue et l’observe avec attention. Ayant constaté ce que j’imaginais, je retourne à mes soins, un petit sourire en coin…

Quand Isabelle sort de la chambre je lui pose plusieurs questions d’un air tout à fait sérieux et banal (bien, qu’au fond de moi, je sois morte de rire) : est-ce que Mr X ne fait ses épisodes de tachycardie + hypertension qu’avec elle ? Est-ce qu’elle a remarqué que ces épisodes se situaient plus spécialement lorsqu’elle entrait et sortait de la chambre ?

Sa réponse est oui pour chacune d’elle.

Ne pouvant plus me contenir, je pars dans un grand fou rire que je n’arrive plus à contrôler. Isabelle ne comprend pas ma réaction et me regarde avec des grands yeux interrogatifs. Je lui explique, de façon saccadée, entre 2 fous rires, ce que j’avais constaté quelques minutes plus tôt : Isabelle, pour ne pas avoir trop chaud, enlevait sa tenue de travail avant d’enfiler son sarrau. Et, pour ne pas être vue par ses collègues et les visites qui passaient dans le couloir, elle se déshabillait dans le petit recoin du lavabo, à l’abri de tous les regards… sauf d’un : celui de Mr X, puisque le lavabo était situé juste en face de celui-ci ! Ainsi, à chaque entrée et sortie de sa chambre, Mr X avait la vision d’Isabelle en soutient gorge et petite culotte… de quoi lui faire monter la tension !

Quand nos collègues de nuit sont arrivées, Isabelle et moi pleurions de rire sans pouvoir nous arrêter. Nous n’arrivions pas à leur expliquer et elles sont donc restées très dubitatives quant à notre comportement.

En partant, Isabelle est passée devant la chambre de Mr X et lui a dit qu’il pouvait être tranquille, que dés le lendemain elle lui promettait qu’il ne ferait plus jamais de poussées hypertensives…

An2

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Commentaires
P
Pas mal et certainement plus que réel!!C'est sûr qu'on pourrait en faire des livres de tout ce qu'on a vu et entendu dans ce milieu<br /> j'ai fait 11 ans aux urgences où cela n'est pas triste non plus......<br /> <br /> bon dimanche à toi et tartine bien ,appêtissants tes pains
P
Vraiment drôle cette anecdote, et ca peut être que vrai, car c'est impossible d'inventer une histoire pareille!!!
A
Merci pour vos chaleureux message. Je suis heureuse de pouvoir vous offrir un petit moment de drôlerie et vos commentaires me font très plaisir.
K
zut j'ai laissé un com sur ta copine sur ton autre post ! désolée mais je riais trop !
N
je suis morte de rire!!!<br /> très contente de te revoir parmi nous<br /> et de te lire<br /> bisous
Une vie pas si banale!
  • Finalement, en regardant de plus près, ma vie n'est peut-être pas aussi banale qu'elle y paraît! Mes joies, mes peines, mes découvertes, mes expériences... qui peuvent, j'espère, servir à d'autres. Altruiste? Et alors...?
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