J'avais oublié...
J’avais oublié comme c’est douloureux !
Suite à la "mort" de mon embryon, je suis donc allée à la maternité, mardi, où on m’a donné 3 comprimés de MIFEGYNE pour que le sac embryonnaire se décolle (le MIFEGYNE, je l’ai appris après, n’est autre que la pilule abortive RU 486).
J’ai été obligée de les prendre devant la sage femme, … en salle d’accouchement ! Bref, le lieu de ma première fausse couche, où j’avais passé une nuit entière à entendre des femmes mettre au monde leur bébé.
Là, la sage femme me dit qu’il faudra que je revienne quand j’aurais commencé l’expulsion. Je suis en effet de rhésus négatif et il est indispensable, pour le jour où j’arriverai à mener une grossesse à terme, que je reçoive une dose d’immunoglobuline. Je panique. Revenir dans ces lieux qui représentent tant de mauvais souvenirs, cela me semble insurmontable. Je lui parle de mon vécu puis vais attendre quelques minutes en salle d’attente.
Quand je revois la sage femme, celle-ci m’accueille tout sourire. Elle comprend mon bouleversement et m’a préparé 2 ordonnances : 1 pour une prise de sang et 1 pour l’injection d’immunoglobuline. Pas besoin de revenir. Elle m’avoue que ses collègues, et elle, se battent pour faire comprendre qu’il n’est pas souhaitable que les femmes qui mènent à bien une grossesse et celles qui sont victimes de fausses couches soient reçues sur le même plateau.
Je suis rentrée chez moi et, quelques heures plus tard, les nausées ont débutées. En même temps je pensais à ces femmes qui avortent avec cette pilule. Ce doit être horrible de se dire que la petite vie que l’on porte est en train de s’éteindre…
Depuis hier je suis sous CYTOTEC, pour favoriser l’expulsion. Les douleurs, avec ce traitement, sont horribles. Une crise d’endométriose puissance 10. Je suis exténuée de douleurs et les antalgiques sont inefficaces. Pourquoi la douleur morale doit-elle être accompagnée de douleurs physiques ? Et il faut que je tienne encore 3 jours comme ça.
Ma petite étoile s’est envolée hier…